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Comment la street photographie m’a permis de me trouver

  • lauriegoubard
  • 4 août
  • 3 min de lecture

“Être dehors dans la rue est un voyage personnel. J’essaye d’attraper un moment qui veut dire quelque chose, pour moi.”- Ying Tang


C'est quoi la street photographie ? C'est l'art de photographier la rue, les gens, le quotidien brut.

Pour moi c'est une quête, pas juste celle du bon cliché, mais celle du moment vrai dans le chaos urbain.

Photographier le banal pour le rendre poétique.

Elle exige d’être alerte, souvent invisible, et toujours guidée par une forme de tendresse pour l’humain.


J'ai commencé la street photographie sans vraiment m'en rendre compte, sans même savoir ce que je faisais.

Simplement animée par cette volonté de conserver une trace de ce que je voyais au fil de mes voyages : les visages, les émotions, le mouvement, la vie.

Je photographiais surtout ce qui, aux yeux des autres, pouvait sembler banal : des ombres, des reflets, des silhouettes…

Soyons honnêtes : mes photos n'étaient pas franchement réussies. Beaucoup de cadrages maladroits, de flous qui n'avaient rien d'artistique.

Mais l'intention était là. L'inspiration aussi.

Comme une graine qui commençait doucement à germer.


C'est à Djerba, lors de mon premier vrai voyage, que quelque chose s'est cristallisé.

Je me souviens d'une photo volée, presque instinctive : un homme du désert, sur son cheval, figé dans la lumière crue d'un après-midi brûlant dans le désert.


Touareg sur son cheval au milieu du désert

Ce portrait m'a marqué.

Je n'avais ni technique, ni repères, juste ce besoin de capturer.

C'est là que j'ai vraiment compris : les visages parlent. Sans mots, ils peuvent raconter une histoire.

Depuis cette image, les portraits ont pris une place particulière dans ma pratique. Je ne cherchais plus seulement à figer le mouvement, je voulais figer quelque chose de plus profond.


Après Djerba, mon appareil n’a jamais vraiment quitté ma main, mais mon regard, en revanche, s’est déplacé.


Pendant des années, j’ai photographié moins la rue et davantage les visages. Le portrait est devenu mon terrain d’expression, ma façon d’explorer l’intime, de tisser des liens silencieux avec l’autre.

Ce n’est que bien plus tard, près de quinze ans après, que mon regard est retourné vers la rue, avec une intensité nouvelle.


En Asie, j’ai retrouvé le chaos ordinaire, les gestes fugaces, les scènes imprévues. Ce retour à la street photographie a été comme une reconnexion avec mon regard premier mais enrichi d’années de sensibilité au visage, à la présence, à l’humain.


J’ai photographié plus que je ne parlais. C’est là que mon regard s’est affirmé, que ma quête a pris sens.

Tout me captivait, je voulais tout ramener avec moi, chaque rue, chaque visage, chaque émotion.

Ce voyage fut le plus exaltant, le plus inspirant et aussi le plus épuisant que j'aie jamais vécu.

Mais il a marqué un tournant décisif dans ma vie. Une bascule silencieuse.

Je l’ai su dès les premiers pas. Ce voyage allait tout changer.


À mesure que je photographiais, mes clichés prenaient une autre envergure. Une profondeur nouvelle s’y glissait, quelque chose que je n’avais jamais capté auparavant.

Pour la première fois, j’ai ressenti de la fierté face à mon travail. Non pas la vanité de l’auteur, mais la certitude que j’étais enfin alignée avec mon regard.


Aujourd’hui, je photographie avec une intention nouvelle : celle de vivre de cette passion, de faire de mon regard une voie professionnelle, sans jamais trahir ce qui m’a menée là.

Ce n’est pas simple. Il y a le doute, les écueils.

Mais je m’efforce de rester alignée avec moi-même.

À travers mes images, je veux transmettre cette quête intérieure, cette façon de voir l’humain comme un poème en mouvement.

Que ce soit dans ma pratique de la street photographie ou dans mes portraits, je cherche à capturer cet ordinaire, ce naturel, ces petits riens qui disent tout.


Merci sincèrement d'avoir pris le temps de me lire !


En attendant la publication d'un prochain post, tu peux continuer à suivre mon parcours sur mon compte Instagram : lgp.photographie


A bientôt,


Laurie




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